facebookpixel

La vision du Leader, l’esprit du projet

La vision du Leader, l’esprit du projet

L’esprit du Travail

J’ai l’habitude de confier des tâches diverses à mon équipe, allant de celles relevant de leurs compétences à celles plus éloignées, voire ludiques, mais nécessitant qu’ils s’intéressent à d’autres sujets, connexes ou pas. Même si ces tâches ne relèvent pas directement de leurs missions, elles ont pour but d’élargir leur champ de réflexion, leur donner des éléments de diversification de leurs aptitudes, pour enrichir et développer leur créativité, surtout en matière de communication.

A ce propos, travailler en équipe aide à développer la qualité de la communication, car vous devez non seulement réussir à vous faire comprendre des autres, mais surtout les comprendre. Vous faites donc ce travail inconscient mais systématique, de recherche de la manière la plus efficace de communiquer.

Cette capacité à comprendre les autres et à se faire comprendre favorise la compréhension d’un sujet, d’une tâche ou d’un projet. Lorsque cette compréhension est généralisée, elle mène à l’anticipation. C’est cet état, ce niveau de compréhension, que j’appelle l’esprit du travail : une complicité intellectuelle dans la compréhension globalisée d’un travail ou d’un projet.

J’ai toujours mis un point d’honneur à ce que mon équipe saisisse l’esprit d’un travail en accord avec la vision avant même de penser à l’argumentaire. C’est un véritable gain de temps. Tant que l’esprit du travail n’est pas clairement intégré par les membres d’une équipe,  il y’a des chances que des divergences  empêchent la progression normale du projet.

« Lorsqu’on dirige une équipe,
on gagne souvent plus de temps à corriger une proposition
en lui donnant une orientation, qu’à la rejeter entièrement. »

Saisir l’esprit du travail demande une certaine ouverture d’esprit. Quand on est plein de certitudes, on a du mal à embrasser une vision qui est hors du champ de nos expériences vécues. « Les idées reçues ont la peau dure », c’est bien connu ! Le risque dans ces cas-là, est de compromettre la vision-même pour laquelle notre expertise a été sollicité, en ayant tendance à faire dévier la trajectoire du travail, vers des possibilités qui se rapprochent de notre zone de confort. On est moins à l’écoute, moins réceptif, et on ne peut donc rien apprendre. A l’inverse, un esprit ouvert reçoit chaque vision comme un champ fertile à explorer, à exploiter, à développer. Là, la curiosité intellectuelle est ici un atout et l’expertise permet de faire germer l’idée, de créer, d’affiner, de produire. L’ouverture d’esprit nous rend plus malléables et provoque une synergie plus rapide dans le travail. La mayonnaise prend vite, l’harmonie se dépêche.

Comprendre l’esprit d’un travail développe également l’esprit d’initiative. Comme je l’écrivais plus haut, cela nous rend aptes à anticiper. Plus on est à l’écoute, plus on en apprend davantage sur la façon de travailler l’un avec l’autre, et plus on est en mesure d’anticiper ses besoins.

Patience et tempérance sont des grandes vertus en général, et cela reste valable dans le milieu professionnel. Ce sont deux atouts dont il ne faut jamais se départir. Oui, cela semble plus facile à dire qu’à faire, mais vous conviendrez avec moi que l’impatience et la colère ne vous ont pas toujours rendu service! La patience permet de mûrir les idées et parfois même de trouver des réponses et rebondir là où on aurait initialement abandonné. Avec la tempérance, l’on évite des écarts de langage et/ou de comportement déplorables, qui fragilisent inutilement la relation professionnelle.

Vous l’aurez compris, il est presqu’inutile de vouloir traiter la question des attentes tant que celle de l’esprit du travail n’est pas réglée. L’esprit du travail, la vision dans laquelle on évolue, est une nébuleuse, un domaine de définition assez flou car il émane de la réflexion d’un individu, le porteur du projet ou le client, avec toutes ses particularités : son environnement, sa culture, son parcours, son expérience, ses valeurs, etc. Aussi, il n’existe pas deux profils similaires sur les sept milliards que compte la Terre. Il serait donc vain de penser que se contenter de faire l’exposé de ses attentes à un prestataire –de surcroît avec son environnement, sa culture, son parcours, son expérience, ses valeurs propres, etc.-, suffirait à lui faire comprendre tout ce qu’il y a comme bagage d’expression derrière cette commande d’apparence anodine. Il faudrait être un robot pour accuser réception des attentes et les traiter simplement telles qu’elles se présentent, des attentes, ou alors mieux, un robot intelligent, capable d’assimiler manu militari, besoins, zones d’ombres, dans un contexte culturel ou d’interculturalité donné. Malheureusement, l’informatique cognitive ne nous a pas encore livré le spécimen commandé, SuperIdoron !

En principe, avec tous ces éléments, la symbiose ne se fait pas attendre. Le plus souvent, l’essentiel est de cerner la philosophie ou l’esprit du travail ou du projet  pour que le rendu soit conforme aux attentes, dans une collaboration apaisée.

Bien entendu, nous ne sommes pas à l’abri d’une incompatibilité fondamentale entre deux personnes ayant des visions opposées de la vie, du travail et des tâches,  mais nous avons la responsabilité de faire en sorte que tout se passe pour le mieux, car l’enrichissement mutuel est toujours le fruit d’une collaboration exemplaire que nous essaierons de reproduire, d’une complicité marquante dont nous nous plairons à évoquer le souvenir, y compris des années plus tard.

Idoron

Author Since: 5 septembre 2014

Laissez un commentaire

fr_FRFrançais